Lycée Français de Barcelone

Si vous voulez entendre parler Français à Barcelone, chose plutôt fréquente dans cette ville cosmopolite, rendez vous au lycée Français de Barcelone ! Rencontre avec Madame Vouette, une maitresse de CM2 pour en savoir un peu plus sur la question …

Quelles nationalités y a-t-il au lycée français ?

A l’origine le lycée français était fait surtout pour des enfants de parents français qui venaient travailler à Barcelone. Mais ceci ne va pas construire une école. Au début, il y avait une grosse majorité d’enfants espagnols et peu à peu beaucoup de familles françaises sont arrivées. Et donc maintenant nous avons à peu près moitié-moitié, la moitié des français, la moitié des espagnols et puis des enfants de divers pays.

De quels pays ?

J’ai, par exemple, un enfant  qui vient du Canada, une petite fille d’Algérie, il y a aussi des Anglais…

Combien les élèves ont-ils d’heures d’espagnol ? Et y a-t-il d’autres langues ?

En ce qui concerne les CM2, ils font deux heures d’espagnol et deux heures de catalan. Il y a aussi une heure et demie d’Anglais par semaine en demi-groupe.

Le catalan est il obligatoire pour tous ?

Un enfant qui vient d’arriver, par exemple un enfant français, va faire « l’accueil espagnol ». Pendant que le professeur est dans la classe, comme cet enfant n’a pas le même niveau en espagnol, il ira dans une salle où un professeur va l’accueillir. Il  essaiera, au travers de jeux, de chants, de comptines, de lui faire écouter la langue et puis de le faire parler. Mais il ne fera pas catalan, il vient d’arriver et une nouvelle langue lui demandera beaucoup d’efforts. Par contre, il ira en classe d’accueil catalan la deuxième année, une fois qu’il aura acquis les bases en espagnol.

Dans la cour de récréation,  les enfants entre eux ont tendance à se regrouper  par langue ?

Il y a quelques années, les enfants parlaient surtout espagnol dans la cour du fait qu’il y avait plus d’espagnols. Et les petits français jouaient entre eux également. Maintenant, vu le mixage, c’est-à-dire 50/50 environ, sans compter les autres nationalités,  on peut dire que tous les enfants jouent surtout par affinité. Il y a des jeux comme le football qui font l’unanimité!  Tout le monde joue. Il faut aussi dire qu’il  y a le rôle de l’enseignant : à partir du moment où l’enseignant français travail avec l’enseignant espagnol, qu’il y a une communication et même un travail en équipe,  l’enfant sait que ce qui sera dit par un professeur sera reprit par l’autre professeur. La cohérence des enseignements, les consignes données aident beaucoup les enfants à s’accepter entre eux. Il faut vraiment qu’il y ait ce travail de communication entre les professeurs de langues pour que les enfants suivent l’exemple.  

Depuis combien de temps êtes-vous ici ?

A peu près 24 ans

Vous avez enseigné en France avant ? Combien de temps ?

J’ai enseigné 5 ans. J’étais dans un IME (Institut Médico Educatif)

Comment avez-vous eu l’idée de venir ici ?

Tout simplement comme beaucoup de françaises, on rencontre quelqu’un, on se marie et on choisit de vivre ici.

Qu’est ce qui vous a marqué à votre arrivée ? La différence avec la France ? Culture ? Mode de vie ? Différences dans les méthodes d’éducation ?

Ce qui m’a marqué ici, il y a pas mal d’années … La surprotection des enfants qui faisaient ce qu’ils voulaient, l’enfant roi.

Au niveau de la classe ; le caractère latin c’est à dire que tous les enfants  parlent en même temps, ne s’écoutent pas. Ce n’est pas de l’indiscipline ! Je l’ai vécu aussi chez les adultes : pendant un repas, des personnes s’adressent à vous, comme un chassé croisé : la personne A s’adresse à la personne B, la personne B s’adresse à la personne C mais la personne A peut aussi parler à la personne C. Le plus étonnant c’est que chacun se comprend.  Et c’est ce qui se passe un peu dans la classe, en moindre, bien sûr. Les enfants sont capables de parler entre eux lors de travaux en équipe, sans se rendre compte du bruit alentour. Ils ont du mal à comprendre qu’il y a des moments où on parle et des moments où on se tait et on écoute. Cela m’a beaucoup choquée.

Par rapport à l’enseignement en Espagne, il y a beaucoup d’apprentissage « par cœur » où on fait davantage appel à la mémorisation. Je pense qu’en France, nous avons plus l’esprit de synthèse. Je tiens cette information de professeurs d’université espagnole que je rencontre parfois. Ils me disent reconnaître tout de suite les élèves du lycée français par leur façon de travailler.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Ici nous avons un milieu social culturel différent, nous n’avons pas les mêmes problèmes.  Les parents de nos élèves travaillent et voyagent. L’enfant se fait souvent aider dans son travail scolaire par une tierce personne. Il pratique plusieurs activités dès qu’il sort de l’école. Nos élèves ont un bagage culturel impressionnant. Pensez que certains parlent jusqu’à cinq langues ! Nous pouvons dire qu’ici, il y a un certain « luxe pédagogique » que nous n’avons pas en France.

Quelles sont vos méthodes pour facilité l’adaptation des nouveaux ?

Je pense que ce n’est pas une histoire de méthodes. Chaque enseignant est libre de sa pédagogie. Créer une ambiance dans la classe du fait justement qu’il y a plusieurs nationalités. Une fois que vous avez crée une ambiance, il y a le respect de l’enseignant envers les enfants, il y a aussi la motivation que l’on peut leur apporter. Et avec cette ambiance de classe, on va pouvoir commencer à travailler.

Comment se passe les relations entre les professeurs, y a-t-il le problème de la langue ?

Normalement les professeurs d’espagnol parlent français et les professeurs d’anglais parlent aussi français. Donc aucun problème.

 Que recherchent les parents en inscrivant leur enfant au lycée français ?

è Un parent français apprend qu’il y a une école française et donc il cherche la continuité des études de son enfant.

è Pour un parent espagnol, il y a plusieurs raisons :

–          Une des raisons est l’autre langue, la langue française est une langue diplomatique.

–          Il y a aussi le parent qui était ancien élève du lycée français et qui veut que son enfant continu.

–          Il y a la pédagogie française

–          Il y a des parents qui les mettent dans cette école parce que dans une école publique bien souvent, tout est en catalan et ils préfèrent que leur enfant apprenne le français.

–          Il y a aussi la proximité du quartier.

Charlène Da Costa e Laetitia Roblot

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